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  • Mobilité interne, comment réussir ?

    Mobilité interne, comment réussir ?

    Quelques éléments grappillés dans l’ouvrage éponyme de M. Pierre Bultel

    Temps de lecture : 3 minutes.

    Du côté de la personne promue

    La réflexion

    La première question à se poser est de savoir ce qui, professionnellement, compte le plus pour vous : la production, le fait d’obtenir par vous-même un résultat ; ou l’organisation, le fait de mettre en place ce qui permet de produire ?

    Beaucoup de managers le sont par défaut, parce que « je ne pouvais pas dire non ». Or, jouer d’un instrument ou être chef d’orchestre n’ont rien à voir l’un avec l’autre.

    Regarder votre caractère, vos loisirs, votre façon d’être avec les autres. Êtes vous plutôt un expert ou un animateur ?

    La deuxième question : êtes vous en phase avec la personne qui vous recrute ? Ce sont ici les valeurs qui entrent en jeu :

    ⁃ Est-ce que vous comprenez ses décisions ?

    ⁃ Auriez-vous pris les mêmes ?

    ⁃ Vous reconnaissez vous dans son discours sur le travail ?

    ⁃ Considérez vous ses rapports avec les autres collègues comme conformes à ce que vous feriez à sa place ?

    ⁃ Approuvez vous ses relations avec les partenaires et les clients ?

    Quelle est votre légitimité ? Vos expériences passées ou votre emploi actuel ?

    Une expérience technique peut vous aider à comprendre les sujets et déverrouiller certaines situations, toutefois elles ne vous permettront pas d’animer l’équipe, de gérer les conflits et les recrutements.

    Quelles compétences dois-je acquérir ?

    Il faut ici dresser la liste sans tabou, en les classant par ordre d’importance.

    Les connaissances générales sur le secteur, mais également les connaissances liées aux fonctions managériales.

    Il convient également de dresser la situation afin de comprendre davantage les tenants de votre éventuelle candidature :

    ⁃ Le contexte d’ouverture du poste ;

    ⁃ L’intérêt / les raisons du supérieur à me recruter ;

    ⁃ L’accompagnement à la prise de fonction ;

    ⁃ Le positionnement du poste dans l’organisation ;

    ⁃ L’intérêt personnel que j’aurai à occuper ce poste ;

    ⁃ Les risques ;

    ⁃ Les évolutions possibles à l’issu de l’occupation de ce poste ;

    ⁃ Ce poste répond il à mes objectifs à long terme ?

    ⁃ L’impact de ce poste sur mon environnement personnel et familial, l’implication intellectuelle, le rythme de vie ;

    ⁃ Aurais-je été réceptif à une proposition similaire dans une autre organisation ?

    En synthèse, vous pouvez établir un tableau trois colonnes comme suit :

    1. Les raisons favorables ;
    2. Les réticences ;
    3. Les zones d’ombre, à éclaircir avec le recruteur.

    La construction de la relation avec son supérieur

    La qualité de nos résultats et de notre bien-être au travail sont assez directement proportionnel à l’intérêt et au respect que nous portons à notre hiérarchie.

    Ne vous laissez pas enfermer dans des suppositions et clarifier la situation avant de vous avancer :

    ⁃ Sur quels critères allez-vous être évalué ?

    ⁃ Quelles sont les attentes horaires ?

    ⁃ Quelles seront les marges de manœuvre ? En matière budgétaire, RH, de dossiers… ?

    ⁃ Quelle articulation ? Qui décide sur quel sujet ? Comment on se tient informé de l’ensemble des sujets du bureau ?

    Identifiez ensuite les informations à faire remonter :

    ⁃ Au titre d’un tableau de bord (à remplir ou à constituer),

    ⁃ Au titre des problèmes rencontrés : anticipés et traités ou qui n’ont pu être traités,

    ⁃ Les notes d’ambiance.

    Le travail avec l’équipe

    Dans le cas où vous prenez une fonction hiérarchique auprès d’anciens collègues, il y a nécessairement des histoires différentes. Il ne faut pas hésiter en parler avec chacun des individus concernés et mettre les choses à plat.

    Il s’agira ensuite d’être homogène dans ses relations, s’il y a un tutoiement avec un collègue, il doit devenir la norme pour tous, etc.

    La première étape consiste ensuite à réfléchir sur les atouts de l’équipe (raisonner en termes d’atout est plus productif que l’inverse) :

    ⁃ Les réactions passées lors de situations difficiles ;

    ⁃ La cohésion lors des pics d’activité ;

    ⁃ Le mode de relation entre les membres de l’équipe ;

    ⁃ Les retours positifs sur l’équipe.

    Une fois ces éléments positifs dressés, vient le moment d’esquisser les marges de progrès : en ciblant uniquement celles en notre pouvoir et en indiquant le niveau de probabilité de la réussite et une échéance calendaire.

    Une fois ce bilan esquissé, il convient de s’attaquer au groupe, le mieux étant de rencontrer chacun des agents.

    Dans l’hypothèse où l’un d’eux a brigué votre poste, ne vous excusez pas, mais écoutez activement et manifestez au besoin de l’empathie. Pas besoin d’en faire ou d’en dire beaucoup : vous n’étiez pas le décideur.

    Faire des bilans avec l’équipe

    Dès que possible, célébrer un pallier : une réussite, une durée…

    Toutefois, dans vos rapports avec l’équipe, veillez à éviter certains pièges :

    Le changement radical : votre nouvelle fonction n’implique pas que vous devez changer de façon d’être, en particulier avec vos collègues. Instaurez une continuité, soyez lisible ;

    ⁃ A l’inverse, vous ne pouvez pas croire que votre nouvelle fonction ne changera rien, votre nouveau positionnement induira nécessairement un peu de distance avec vos anciens collègues ;

    Refuser le changement et se focaliser sur les pratiques antérieures ;

    Critiquer le prédécesseur (évidemment) ;

    ⁃ Ne pas oser poser de questions.

    Enfin, il est toujours utile de clore votre période de découverte par un rapport d’étonnement avec : les surprises, une proposition de plan d’action et une évaluation des moyens nécessaires à l’optimisation du service.

  • Agir pour son projet de mobilité professionnelle (Guide repère des agents de la fonction publique – Edition 2020)

    Agir pour son projet de mobilité professionnelle (Guide repère des agents de la fonction publique – Edition 2020)

    Temps de lecture : 3 minutes.

    Vous pouvez retrouver ce guide de la DGAFP à cet emplacement : https://www.fonction-publique.gouv.fr/toutes-les-publications/guide-agir-pour-son-projet-de-mobilite-professionnelle

    Le guide est assez dense et comporte des parties qui ne présentent pas nécessairement le même intérêt à la lecture. Toutefois, certaines d’entre elles sont particulièrement intéressantes et en particulier la première, que le guide appelle « Révélateur ».

    Voici quelques éléments essentiels glanés à la lecture, qui pourront être utile à l’agent public (ou non, d’ailleurs) qui souhaite exercer une mobilité professionnelle.

    Programme 1 – Immersion dans la démarche de mobilité

    La première étape est d’identifier l’élément déclencheur de la démarche de mobilité :

    • Enrichir le parcours professionnel par de nouvelles expériences ;
    • Volonté de développer de nouvelles compétences ;
    • Volonté de renforcer certaines compétences pour atteindre un niveau d’expertise ;
    • Volonté de diversifier son parcours professionnel ;
    • Mettre en cohérence un changement de grade et l’emploi occupé.

    Au-delà des besoins « profonds », il convient également d’affiner sa recherche en mettant en exergue les spécificités recherchées du prochain poste :

    • Envie d’un poste plus opérationnel ou au contraire plus stratégique ;
    • Recherche d’un plus grand alignement entre l’activité professionnelle et les valeurs de travail ;
    • Perspectives de carrière offerte, notamment dans un autre corps ;
    • Cranter un poste comme jalon d’une trajectoire professionnelle.

    Cette analyse peut être complétée par des questions plus larges :

    • Qu’attendez-vous d’un changement de poste ?
    • Qu’elles sont vos références professionnelles ?

    Programme 2 – Dix rôles-clés à explorer selon son besoin

    1) Révélateur de ses compétences et de ses aspirations

    Vos expériences professionnelles et extraprofessionnelles vous ont (normalement…) permis de mobiliser des compétences (connaissances, savoir-faire et savoir-être) dans des situations de travail. Ces compétences constituent, avec l’expérience professionnelle, des ressources d’appui.

    A ces compétences révélées s’ajoutent d’autres compétences, encore inactivées.

    Par ailleurs, de vos propres leviers de motivation, objectifs professionnels et valeurs de travail émergent des aspirations professionnelles, qui se traduisent par des attentes, à chaque étape de votre parcours.

    La révélation de vos compétences et de vos aspirations est fondamentale pour limiter les risques d’insatisfaction et mener à bien dans une démarche de progression professionnelle.

    Votre rôle de révélateur comporte donc deux composantes :

    1. l’une, rétrospective, vise à faire le bilan de son expérience. Evaluer : Ce qui m’a plus, déplu, ce que j’ai acquis, ce que je souhaite conserver, développer ou au contraire écarter ;
    2. l’autre, prospective, vise à anticiper le projet et identifier des pistes professionnelles, au service de ses aspirations.

    Les valeurs qui me portent, et que je cherche à porter dans ma trajectoire professionnelle sont :

    Série de valeurs proposé dans le guide DGAFP
    Série de valeurs proposé dans le guide DGAFP

    L’identification de mon levier de motivation :

    Référentiel de motivation proposé dans le guide DGAFP
    Référentiel de motivation proposé dans le guide DGAFP

    Enfin, le guide dresse une liste des domaines de compétences particulièrement utile pour se positionner :

    • domaine relationnel (travail en équipe, créer des partenariats, informer, mobiliser) ;
    • domaine comportemental (empathie, bienveillance, capacité à gérer les conflits…) ;
    • domaine managérial (répartir et suivre, planifier, recruter, évaluer, décider) ;
    • domaine organisationnel (conduire un projet, organiser une réunion) ;
    • domaine de la technicité professionnelle (achats, numérique, affaires juridiques, gestion budgétaire et financière, sécurité) ;
    • domaine linguistique (par niveaux de maitrise).

    Pour rappel, il existe plusieurs niveaux de compétences : notions, application, maitrise, expertise. Par définition, votre expertise ne peut concerner qu’un (ou plus rarement deux) domaine de compétence.

    Une fois tous ces éléments mis en ordre, vous pouvez vous attelez au ciblage du poste. Le guide propose ici encore une trame qui peut s’avérer particulièrement utile pour se positionner sur une fiche de poste et que vous pouvez, évidemment, enrichir :

    1. Critères généraux :
      1. Ville, distance domicile-travail ;
      2. Structure : taille, mission, valeurs, actualités ;
      3. Employeur : ministère, opérateur ;
    2. Emploi :
      1. Domaine fonctionnel : conduite de politique publique, gestion budgétaire et financière, achats, affaire juridique, sécurité, éducation, contrôle… ;
      2. Métier : adjoint au chef du bureau d’un service de délivrance de titres, etc. ;
      3. Rémunérations ;
    3. Atouts :
      1. Forces personnelles : compétences attendues sur le poste et détenues, valeurs en lien avec le poste, qualités personnelles utiles, éventuels soutiens ;
      2. Opportunités : qui ou quoi peut faciliter la réalisation de mon projet ;
    4. Contraintes et besoins :
      1. Besoins en formation (éventuellement) ;
      2. Contraintes, dépendances ;
    5. Echéance du projet et délai d’action (à vous de le fixer) ;
    6. Publicité du projet auprès de l’entourage.

    Une fois ces six éléments fixés, il vous revient de mettre en place une veille sur le type de poste (place de l’emploi public), identifier des parcours proches de celui exercé et permettant d’identifier les débouchés, tenir également une veille sur le secteur d’activité. 

    Bonne chance !